Guillaume Faury est un ingénieur et un dirigeant français qui occupe depuis avril 2019 le poste de président-directeur général du groupe Airbus, le leader mondial de l’aéronautique, de l’espace et de la défense. Passionné d’aviation depuis son enfance, il a suivi un parcours brillant qui l’a amené à travailler dans différents secteurs de l’industrie aérospatiale, notamment les hélicoptères, les voitures et les avions commerciaux.
Un enfant du Cotentin
Guillaume Faury est né le 22 février 1968 à Cherbourg, dans la Manche. Il est le fils de François Faury, un industriel polytechnicien qui dirigeait les Ateliers et chantiers du Havre, et d’Annick Faury, une élue centriste qui fut longtemps adjointe au maire du Havre Antoine Rufenacht. Il grandit dans une famille aisée et cultivée, qui lui transmet le goût des sciences et des voyages.
Dès son plus jeune âge, il se passionne pour l’aviation et rêve de devenir pilote. Il se rend souvent à l’aéroport du Havre pour observer les avions au décollage et à l’atterrissage. Il fait également du modélisme et construit des maquettes d’avions et d’hélicoptères. Il suit une scolarité brillante au lycée François Ier du Havre, puis au lycée Sainte-Geneviève de Versailles, où il effectue ses classes préparatoires aux grandes écoles.
Un ingénieur de haut vol
En 1987, il intègre l’École polytechnique, la prestigieuse école d’ingénieurs française. Il choisit ensuite de se spécialiser dans l’aéronautique en intégrant le Corps des ingénieurs de l’armement et l’École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace (Supaéro). Il complète sa formation par un diplôme de l’École du personnel navigant d’essais et de réception (EPNER) à Istres, qui lui permet d’apprendre à piloter des avions et des hélicoptères, et par un DESS de gestion à l’Institut d’administration des entreprises (IAE) d’Aix-en-Provence.
Voici une vidéo présentant cet homme d’affaires :
En 1993, il commence sa carrière professionnelle à la délégation générale pour l’armement (DGA), au centre d’essais en vol d’Istres. Il y occupe le poste d’ingénieur essais en vol jusqu’en 1995, puis devient responsable adjoint du département hélicoptères. Il participe notamment aux essais du Tigre, le nouvel hélicoptère de combat européen.
Un leader chez Eurocopter
En 1998, il rejoint Eurocopter, la filiale hélicoptères du groupe Aerospatiale-Matra (qui deviendra Airbus en 2000). Il y occupe successivement plusieurs postes à responsabilité : ingénieur en chef du programme EC225/H225, un hélicoptère civil polyvalent ; responsable des essais en vol des hélicoptères commerciaux ; directeur du centre d’affaires Hélicoptères commerciaux ; membre du comité exécutif ; directeur des programmes commerciaux ; vice-président exécutif pour la recherche et le développement.
Il contribue ainsi au développement et au succès de plusieurs modèles d’hélicoptères, comme le NH90, le Super Puma ou l’EC135. Il lance également d’importants programmes de recherche et d’innovation, comme le X3, un démonstrateur technologique d’hélicoptère hybride à grande vitesse, ou le CityAirbus, un projet de taxi volant électrique.
Un virage chez PSA
En 2009, il surprend le monde de l’aéronautique en quittant Eurocopter pour rejoindre le groupe PSA Peugeot Citroën, le constructeur automobile français. Il y devient membre du directoire, en charge de la direction technique et industrielle, puis de la direction de la recherche et du développement. Il apporte son expertise en matière d’ingénierie, de qualité et d’innovation, et participe à la relance du groupe, qui traverse une crise financière et stratégique.
Il supervise notamment le lancement de nouveaux modèles de voitures, comme la Peugeot 208, la Citroën C4 Picasso ou la DS5. Il impulse également la transition vers les véhicules électriques et hybrides, comme la Peugeot iOn ou la Citroën DS5 Hybrid4. Il s’intéresse également aux nouvelles mobilités, comme le covoiturage ou l’autopartage.
Un retour chez Airbus
En 2013, il fait son retour chez Airbus, en étant nommé président exécutif d’Eurocopter, qui devient Airbus Helicopters. Il doit faire face à plusieurs défis, comme l’accident du H225 en Norvège, qui entraîne l’immobilisation de tous les hélicoptères de ce type utilisés pour l’exploitation pétrolière en mer du Nord, ou l’annulation du contrat avec la Pologne pour la livraison de 50 hélicoptères Caracal.
Il relance la compétitivité et la croissance de la division hélicoptères du groupe Airbus, en restructurant le programme X4, qui aboutit au développement du H160, un hélicoptère moyen innovant qui sera introduit en 2019. Il lance également le programme X6, qui vise à concevoir un successeur du Super Puma, doté de commandes de vol électriques. Il poursuit par ailleurs les projets de R&D initiés précédemment, comme le X3 ou le CityAirbus.
En février 2018, il est nommé président d’Airbus Commercial Aircraft, la branche avions commerciaux du groupe Airbus. Il succède ainsi à Fabrice Brégier, qui quitte le groupe après avoir été écarté de la succession de Tom Enders à la tête du groupe. Il doit gérer les difficultés de production et de livraison de l’A320neo, le best-seller du groupe, qui souffre de problèmes de moteurs. Il doit également faire face à la concurrence du Boeing 737 MAX, qui vise le même segment de marché.
En octobre 2018, il est désigné par le conseil d’administration d’Airbus comme le successeur de Tom Enders au poste de président-directeur général du groupe Airbus. Il prend ses fonctions en avril 2019. Il devient ainsi le patron d’un géant industriel qui emploie plus de 130 000 personnes dans le monde et qui réalise un chiffre d’affaires de plus de 70 milliards d’euros.
Un visionnaire pour l’aéronautique du futur
Guillaume Faury a pour ambition de faire d’Airbus le leader mondial de l’aéronautique du futur. Il veut accélérer la transformation numérique du groupe, en utilisant les technologies comme l’intelligence artificielle, le big data ou la réalité augmentée pour améliorer les performances des produits et des services. Il veut également renforcer la compétitivité et l’efficacité du groupe, en optimisant les processus industriels et en réduisant les coûts.
Il doit aussi relever les défis environnementaux et sociétaux auxquels est confronté le secteur aérospatial. Il s’engage à réduire l’empreinte carbone du groupe et à développer des solutions plus durables pour le transport aérien. Il mise notamment sur les énergies alternatives, comme l’électricité, l’hydrogène ou les biocarburants. Il soutient également des projets innovants, comme le Zephyr, un drone solaire stratosphérique, ou l’E-Fan X, un démonstrateur d’avion hybride électrique.
Guillaume Faury est un homme discret et pragmatique, qui privilégie le travail d’équipe et le dialogue social. Il est apprécié pour sa vision stratégique et sa capacité à innover. Il est considéré comme un pilote d’exception, qui maîtrise aussi bien les aspects techniques que commerciaux.