À l’heure où les enjeux environnementaux deviennent une préoccupation centrale, le secteur des transports et du tourisme se trouve au cœur des réflexions pour réduire son empreinte carbone. Des avancées technologiques majeures comme l’intelligence artificielle, la 5G et l’électrification des véhicules sont désormais perçues comme des catalyseurs essentiels pour “verdir” l’expérience du voyage.
L’essor de la mobilité électrique
Le remplacement progressif des motorisations thermiques par des solutions de propulsion électrique s’impose comme l’un des principaux leviers pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre liées au transport. Selon une étude récente de l’Agence internationale de l’énergie, la part des véhicules électriques dans les ventes mondiales de voitures particulières a atteint un niveau record de 13% en 2022, dopée par un bond de 55% sur un an.
Dans le secteur routier de marchandises, le cabinet d’études BloombergNEF prévoit que les camions électriques devraient représenter 37% des ventes dans le segment des poids lourds d’ici 2040, contre seulement 3% actuellement.
Pour accompagner cette transition, le déploiement d’infrastructures de recharge s’accélère également à l’échelle planétaire. D’après les statistiques de l’AIE, on dénombrait 1,8 million de bornes publiques de recharge pour véhicules électriques dans le monde fin 2021, soit une hausse de 60% en un an.
Voici une vidéo relatant ces faits :
Le potentiel de l’intelligence artificielle
Au-delà de l’électrification, l’intelligence artificielle est appelée à jouer un rôle majeur pour rendre les transports plus verts et efficients. Selon une étude du Massachusetts Institute of Technology, le recours aux algorithmes d’optimisation des trajets et de la logistique pourrait réduire de 10 à 20% les émissions des flottes de poids lourds.
Dans le transport aérien, Airbus estime que l’adoption généralisée de logiciels d’aide à la décision par IA permettrait d’économiser plus de 9 millions de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de 2,4 millions de voitures. Des gains rendus possibles grâce à une meilleure gestion des flux aériens et des trajectoires optimisées.
Le cabinet d’études Deloitte évalue par ailleurs que l’IA appliquée à la maintenance prédictive des véhicules pourrait réduire de 5% les émissions des flottes automobiles d’ici 2030.
Tirer parti des promesses de la 5G
La cinquième génération de réseaux mobiles devrait elle aussi faciliter l’essor de transports plus sobres en carbone. Dans un rapport, l’entreprise de télécom Ericsson estime que le déploiement de la 5G pourrait permettre de réduire jusqu’à 30% des émissions annuelles liées au transport routier de marchandises.
Un potentiel permis par la bande passante accrue, la faible latence et la connexion massive d’objets qu’offre la 5G. Concrètement, ces capacités rendent possibles le développement de flottes de camions autonomes interconnectés, de systèmes de feux de circulation intelligents coordonnés ainsi que l’adoption d’outils de réalité augmentée pour assister les conducteurs.
Des projets pilotes de camions autonomes 5G sont d’ores et déjà menés en conditions réelles par des groupes comme Daimler et Volvo Trucks.
L’avenir des mobilités touristiques
Pour le secteur du tourisme et des voyages, ces technologies sont également prometteuses. Une étude du Forum économique mondial révèle qu’un recours aux IA conversationnelles permettrait de réduire de 76% l’empreinte carbone moyenne des processus de réservation de voyages par rapport aux canaux traditionnels.
L’entreprise de mobilité intelligente VivaMundo a de son côté évalué, sur la base de tests terrain, qu’un système de transport touristique optimisé par l’IA permettrait de diviser par trois les émissions de CO2 par passager transporté.
Malgré ces perspectives encourageantes, un obstacle de taille demeure : le rythme d’adoption. Selon les analystes de McKinsey, moins d’un quart des dirigeants du voyage et du transport étaient en 2022 à un stade avancé de déploiement de solutions durables basées sur l’IA et d’autres technologies de rupture. Une mise à l’échelle plus rapide reste cruciale pour transformer